Marie Lalonde
Cette année, l’ICOM a tenu sa conférence triennale à Kyoto, au Japon, du 1er au 7 septembre, accueillant 4 500 délégués de 119 comités nationaux et 30 comités internationaux, y compris ICOM Canada et ses membres. C’est la plus forte participation triennale jamais enregistrée. Le thème de l’événement, Les musées, plateformes culturelles : l’avenir de la tradition a inspiré un riche programme de plénières et de séances simultanées, ainsi que des réunions et des visites d’études qui ont permis aux délégués de vivre des expériences et d’avoir des échanges professionnels mémorables dans les musées uniques du pays hôte.
Les plénières ont mis en évidence le rôle évolutif des musées et leur impact sur les défis mondiaux, car le programme général était aligné sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et ses objectifs de développement durable. Elles ont porté notamment sur les thèmes de l’organisation d’un avenir durable grâce aux musées, de la réconciliation et du patrimoine immatériel. ICOM Canada a été invité à faire part de l’expérience canadienne en matière de décolonisation (voir l’article ci-dessous) et à exprimer son point de vue sur la nécessité d’assurer la résilience des musées en cas de catastrophe, dans la foulée du récent incendie au Musée du Brésil.
ICOM Canada et ses membres ont participé activement à tous les aspects de la conférence et la nouvelle définition du musée proposée a été le sujet de la semaine. Au cours de la dernière année, un sous-comité du conseil d’administration d’ICOM Canada a élaboré une nouvelle définition du musée qui a été présentée à nos membres lors de l’AGA d’avril. Le sous-comité a invité les membres à fournir des commentaires additionnels sur la Définition du musée : Perspectives et potentiel de l’ICOM visant à actualiser la définition actuelle. Cette définition qui date de 2007 est utilisée au Canada, par exemple, par le ministère du Patrimoine canadien comme référence pour le Programme d’aide aux musées, ainsi que dans le code d’éthique de l’Association des musées canadiens. Elle est également utilisée dans d’autres administrations pour favoriser une compréhension commune pour les cadres législatifs.
Comme les membres d’ICOM Canada le savent, la nouvelle définition du musée proposée par le comité Définition du musée : Perspectives et potentiel de l’ICOM a été vivement contestée et a suscité un débat passionné. Bien des membres ont trouvé que la définition ne tenait pas compte des fonctions traditionnelles d’un musée et ont souhaité moins de jargon sans pour autant rejeter le travail rigoureux qui a conduit à la définition actuelle. En août, peu avant l’assemblée générale, ICOM Canada s’est joint à ICOM Europe, ICOM Allemagne, ICOM France et de nombreux autres signataires pour demander un report du vote sur la nouvelle définition proposée.
Cette nouvelle définition proposée a fait l’objet de discussions dans plusieurs séances menant à l’assemblée générale extraordinaire au dernier jour de la conférence. La plupart des délégués ont convenu que la fonction des musées a déjà changé – et doit continuer de le faire – en réponse à l’évolution de la société. Les délégués présents à l’assemblée générale extraordinaire ont voté pour le report du vote sur la définition du musée.
ICOM Canada a intérêt à ce que l’ICOFOM dirige l’élaboration d’une nouvelle définition du musée et espère un résultat qui équilibre l’aspect fonctionnel avec l’énoncé d’un idéal. Voir la lettre d’ICOM Canada à la présidente d’ICOM, Suay Aksoy, demandant la participation d’ICOM Canada au comité chargé de la prochaine définition du musée : [Link to letter]